1. |
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Par l’ange Gabriel annoncée,
Ta naissance était attendue
Par une famille de Galilée
Pour qui l’espoir était perdu.
Une peau de bête pour tout habit,
Une âme crie dans le désert
Pour annoncer la prophétie
Du Dieu fait homme sur notre terre.
Par tant de disciples entouré,
La fin des temps était si proche ;
Sur leurs fronts nus, tu as versé
L’eau pure qui jaillit de la roche.
Parmi eux, Christ se trouvait
Pour appeler l’onde si fine
Sur sa nuque qu’il te découvrait
Dans toute sa blancheur divine.
Tu dénonças l’inceste odieux
D’Hérode et d’une femme pervertie.
Défenseur du verbe de Dieu,
C’est dans les chaines que tu finis.
Judée avait soif de ton sang,
Ô Jean-Baptiste ! Divin berger !
Et c’est sur un plateau d’argent
Que reposera ta tête tranchée.
Ecce agnus dei
Ta vie de chair s’arrêta
Pour la volupté d’une rose,
Et dans le calme du grand froid
Ton âme à jamais se repose.
Du Saint-Esprit le pieux éphore,
Tes vertus peuvent encore briller,
Car même au-delà de la mort
La vérité doit triompher.
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2. |
Oriflamme
06:11
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Crépuscule des dieux, caveau des égarés,
Barbares à nos portes, de sang sont assoiffés ;
Car le sang des Romains, comme celui des Francs,
Est fort comme l’airain, et doux comme l’amant.
Déjà les pierres tombent et le monde s’écroule.
Nos frères comme nos sœurs disparaissent dans la foule,
Celle des voyageurs, celle des trépassés,
Celle où je t’ai perdue, ô toi que j’eusse aimée.
Au loin sur la colline apparaît à mes yeux
Le plus bel étendard qu’aient porté nos aïeux.
L’ange l’a rapporté du fond de son tombeau
Pour apaiser les âmes et naître les héros.
Beau rouge de la terre, beau rouge donne sa vie
Car tout près de son cœur, c’est un astre qui luit.
Et même si rouge évoque un saint décapité,
Le voile de la mort jamais n’a de pitié.
Pour l’amour de Dieu, elle brille au firmament,
Notre belle Oriflamme, le soleil des Francs.
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3. |
Au-devant de la nuit
06:56
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(Léon Rameau, La demande et la réponse)
Fleurs qui vous mourez, poisons que j’aspire
Destins que j’élis
Le Bel et le Bon ramènent aux pires
Tourments abolis
Pétales durcis, traînez à l’écume,
Sous un ciel désert,
La douceur innée a cette amertume :
J’en ai trop souffert.
Regrets, repentir, ingrates envies
Planètes du mal,
Tournez en chantant qu’au bout de la vie
Le soir est fatal !
Rares jours heureux, quelle nuit vous compte !
Mais, sombre ou vermeil,
De votre Occident jamais ne remonte
Un jeune soleil !
- Le même soleil renaît à l’aurore ;
Son orbe inéteint
Vers une splendeur qui n’est pas encore
Conduit ses destins :
Mais ô Volupté, couronne du monde
Et trône d’amour,
Si par lui la force et la vie abondent,
La Mort ait son tour,
Afin d’abriter du pli de son aile
Les cœurs et les corps
Qu’auront fatigués la chute éternelle,
L’éternel essor !
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4. |
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Un océan tombe du ciel
Comme une lame, comme un fléau,
Comme de grands flots irréels
Balayent la vie sans un mot.
La mer a tranché l’horizon
Et les nuages, et le soleil,
Et toutes les constellations
Ont répandu un sang vermeil.
Le chant des nymphes résonne tard
Dans les abysses de nos nuits,
Et l’océan qui nous sépare
Semble perdu dans l’infini.
Les âmes brisées par le vent
Scrutent à jamais le lointain,
À genoux face à l’océan
Et le visage entre les mains.
Astéria ! Astéria !
Dans la brume où tu plongeas
Astéria ! Astéria !
Un astre triste luira.
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5. |
Viriliter et Sapienter
06:13
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Le bois tranche l’azur, l’acier caresse le flanc
Sur cette belle terre, cette noble terre des Francs.
L’avais-tu espérée, fougueuse Normandie,
Cette revanche sanglante au nom des dieux maudits ?
Anoblie par la grâce sous une couronne d’or,
La Gaule oublia vite la tristesse et la mort
Que tu offris au peuple en guise de présent
Pour remercier le Christ, ses Mystères et son Sang.
Au fil de ton épée, tu as conquis le monde,
Et le monde apeuré contre ta grandeur gronde.
Les lumières d’Albion furent tes dernières fêtes,
Courage et sagesse, vertus de tes poètes.
Dans les brumes du nord, dernier de mes aïeux,
Odin t’a rappelé, mais dois-je te dire adieu ?
Car noble cœur sait bien qu’aux portes du tombeau
N’est pas le désespoir, mais un souffle plus beau.
Je n’oublie pas le sable et la mer et le vent,
Nos cathédrales gothiques aux pinacles scintillants,
Ni nos espoirs brisés emportés dans la Géhenne.
À jamais disparu, ton sang bout dans mes veines !
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6. |
Là où je t'ai trouvé
06:21
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À l’aurore du jour, au manteau de la nuit
Dont les premières danses ont enfanté la vie ;
Bien loin où se rencontrent et les monts et la mer
Et où les trombes d’eau se mêlent à la pierre ;
Aux forêts de ma terre, au rythme des saisons,
Dont les magnificences rêvent en oraison ;
Dans le vol de l’oiseau sous un ciel étoilé
Et dans le compagnon qu’on ne sait oublier ;
À l’amour d’une mère, au sourire d’une femme
Dont les pâles douceurs illuminent notre âme ;
Là où résonne mon cœur, là où tu m’as guidé,
Là où naissent les pleurs, là où je t’ai trouvé.
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7. |
Le dernier sacre
06:24
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Une blanche colombe apporte à l’évêque
Un baume étincelant
Qu’elle tient fermement du bout de son bec
Pour le Prince des Francs.
Joyeuse endormie, son esprit vers le ciel,
Le Roi prête serment ;
Une si noble tête, pour terre si belle
Ses hommes et son sang.
Par des rats grouillants, du plus grand monarque
La tête fut tranchée ;
Et l’aigle funèbre, le long de ta barque,
Ses ailes furent brisées.
Éphémère retour d’une couronne d’or
Sur des ruines nacrées,
Le dernier Sacre emporte et notre âme qui dort
Et nos rêves exaltés.
Ô majesté d’azur, la France fidèle
N’oublie pas son rang.
À l’aube de la nuit, l’honneur se rappelle
Et chante ce chant.
Les Lys du Roy,
Les Lys ne se fanent pas !
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ARIES Paris, France
Aries is a black metal band from Paris, France. It was founded by La Hire in 2015.
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